Zone de Texte: LA MALADIE DE LA VACHE FOLLE.
Responsabilité de la Grande Bretagne
Raoul louis CAYOL


Les premiers cas de la maladie de la vache folle semblent avoir été observés par le Docteur Colin WHITAKER, le 25 avril 1985 dans le troupeau d'un fermier d'HASHFORD (GB) sans que celui-ci sache alors qu'il s'agissait de cette maladie.

Ce n'est qu'au début de 1986 que sont apparus 10 nouveaux cas dans la même ferme et que le Laboratoire Vétérinaire National a diagnostiqué qu'il s'agissait de l'encéphalite spongiforme bovine. En 1987 les fermes voisines étaient frappées par la maladie. En 10 ans on a recensé 160 000 cas de mort de vaches atteintes par cette encéphalite. En 1988, on considère que le nombre de vaches malades se compte par milliers. Mais on ne sait pas encore que la maladie pût être dangereuse pour l'homme. On ne savait pas non plus quel était le mode de contamination. 

Puis on a su que les carcasses d'animaux, les parties non comestibles, les abats, étaient envoyés dans des usines fabriquant des aliments pour le bétail herbivore que l'élevage intensif avait rendu carnivore. Dans les fermes devenues des fabriques à viande, on a donné, sous la pression des marchands d'aliments, des protéines d'origine animale au lieu de celles de soja plus cher.

Au début, on a chauffé les déchets animaux pour les assainir, puis on s'est abstenu de cette précaution : on sait maintenant que l'agent contaminateur n'est pas détruit par la chaleur.

En Angleterre, l'interdiction de nourrir le bétail avec les farines animales date de 1988.  Mais les fermiers anglais ont continué à nourrir leurs vaches avec ces aliments et les usines de farines contaminées en ont vendu à l'Europe continentale !

Le Docteur Colin WHITAKER pensait que les jeunes animaux âgés de moins de 2 ans 1/2 ne devraient pas avoir été contaminés et ils sont donc présumés sains. Mais sur le terrain, les fermiers et les marchands d'aliments n'ont pas toujours respecté la réglementation et des cas de vache folle chez des animaux nés après 1988 ont été observés. 
Le vétérinaire a estimé qu'on ne devrait plus accepter dans la chaîne alimentaire, aucun bovin né avant 1990.

La France a importé 15 674 tonnes de farine anglaise contenant des protéines animales. La maladie dût exister à un niveau beaucoup plus important que reconnu.

Dans la ferme de Georges OURNAU, petit village de PLOUARC’H, près de SAINT BRIEUX en COTE D’ARMOR, on a décelé le 21 décembre 1995, un cas d'encéphalite spongieuse bovine (confirmé par le laboratoire de l'Institut Pasteur de Lyon le 8 février 1996). Les autorités ont décidé de faire abattre les 160 vaches du troupeau et de les incinérer.

Le docteur HARASH NARANG, virologue du Ministère de la Santé Britannique a découvert en 1989 que certains cas de maladie de Creutzfeldt-Jakob pouvaient être liés à la maladie de la vache folle. Il avait commencé à travailler sur cette maladie en 1970 et découvert le virus Nema en 1972. Il le considère comme l'ancêtre du vecteur de l'encéphalite spongiforme bovine. Ce vecteur peut se transmettre d'un animal à l'autre par l'alimentation. La contamination à l’homme serait à 100 %, et il suffirait de manger une seule fois de la viande pour être contaminé. En 1989 il recommande aux autorités britanniques d'exiger le port de gants de de protection dans les abattoirs pour manipuler les cadavres des vaches malades. Il demande aussi l'interdiction de la consommation de la viande bovine par l'homme et par les animaux.                    

 
En 1990, il avertit la Chambre des Communes du fait que l'homme était sensible à un nouveau virus. Il était certain que celui-ci était passé du bovin à l'homme. 

En effet, sur quatre cas humains, deux avaient une anatomopathologie du cerveau semblable à celle du cerveau des bovins atteints de l'encéphalite spongiforme. Pendant sept ans, le gouvernement anglais a refusé de l'entendre jusqu'à une décision tardive de John Major. 

Mais le savant critique la décision prise qui lui semble insuffisante, car l'agent de la maladie est partout présent (sang, muscles, nerfs).

La question fut aussi de savoir si le lait est contaminé.
On pense que si l’agent passe par la bouche sans être retenu dans une excoriation ou entre les gencives et les dents, il n'y aurait pas de danger de contamination. Pour une même quantité pondérale, il y aurait 10 000 fois plus d'unités contaminantes dans la cervelle que dans le lait.

Le docteur HARASH NARRAND a fait manger de la cervelle contaminée aux animaux. 70 % de ceux qui avaient une bonne denture et 100 % de ceux qui avaient une mauvaise denture furent contaminés. La bouche jouerait un rôle important dans la pénétration de l'agent contaminant. Le savant pense que la viande hachée peut être un vecteur particulièrement dangereux. Il fait remarquer que le bœuf se trouve dans beaucoup de préparations, sans que le consommateur le sache où y pense. 

Le docteur HARASH NARAND dit avoir mis au point un test de dépistage de la maladie. Le Ministère de l'Agriculture britannique n'en n’aurait pas voulu. Il est pourtant moins coûteux de déceler les animaux malades pour les abattre, préservant ainsi les animaux sains, à condition de les contrôler ultérieurement. 
En 1999, la Suisse a commercialisé un test de dépistage. 
On peut tout de même s’interroger sur les raisons pour lesquelles l’Angleterre, alertée depuis plus de 10 ans par le docteur HARASH NARAND ne l’a pas mis au point, bien que l’Angleterre soit infiniment plus concernée que la Suisse par ce problème de santé publique. 

En 2002 on ne savait pas encore quelle était exactement l'importance de la contamination par la viande, chez l’homme.

Si la contamination d'homme à homme (cannibalisme) nécessite 4 ans d'incubation, on estime que la contamination par les bovins ingérés peut entraîner une incubation de 10 ans. En 1995, HARASH NARAND pensait que les 10 derniers cas de Creutzfeldt Jakob avaient été contaminés en 1983. Il estimait que le nombre de personnes touchées pourrait être de 1 000 000 d'ici 30 ans !

En 1994, le professeur LACEY, microbiologiste à l'Université de Leeds a publié un livre sur la maladie de la vache folle. Il a fallu attendre le 20 mars 1996 pour que STEPHEN DORREL, Ministre de la santé, lui accorde une attention à la Chambre des Communes.

Depuis 1986, le gouvernement de sa Gracieuse Majesté sait que 12 
espèces animales mammifères ont été atteintes par l'équivalent de l'agent de l'encéphalite spongieuse bovine, dont le chat, le cochon, le singe qui sont proches de l'homme

Les Français n’ont été informés de ce nouveau fléau que début 1996. Les mesures prises ont été insuffisantes car des animaux autres que les bovins, tels les cochons et les volailles, avaient continué à recevoir des farines animales contaminées. Ces dernières risquaient d’être frauduleusement données aux bovins



NOUVELLES CONNAISSANCES SUR 
LA MALADIE DE CREUTZFELDT-JAKOB.

Les 12 premières victimes recensées en Grande Bretagne avaient un âge moyen de 29 ans dont une jeune fille de 17 ans, alors que la maladie de Creutzfeldt Jakob apparaissait habituellement à l'âge moyen de 65 ans. Non seulement les victimes sont mortes jeunes mais la maladie a évolué rapidement. Alors que traditionnellement les symptômes étaient caractérisés par des troubles de la mémoire, les jeunes victimes ont vu leur maladie débuter par un état dépressif. 
Au microscope, le cerveau de toutes les jeunes personnes décédées présente des plaques amyloïdes, alors que dans les cas classiques cette observation est rarissime, sauf dans le kuru de Papouasie-Guinée où les habitants pratiquent le cannibalisme. 

Depuis 1986, le gouvernement de sa Gracieuse Majesté sait que 12 espèces animales mammifères ont été atteintes par l'équivalent de l'agent de l'encéphalite spongieuse bovine, dont le chat, le cochon, le singe qui sont proches de l'homme.

Le fait qu’au printemps 2000, de nombreux troupeaux français se trouvaient atteins de la maladie semble indiquer que les farines contaminées, autorisées pour les cochons, les volailles, les poissons etc.… ont dû être illégalement données aux bovins français à moins qu'il existe un autre mode de contamination. Pourquoi s'être entêté à autoriser ces farines dangereuses alors que nos agriculteurs et ceux d'Afrique peuvent produire toutes les protéines végétales (soja) nécessaires aux animaux appartenant aux espèces considérées. 
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LA THEORIE DU PRION.

Isolées en 1982 par Stanley Pruzier de l'Université de San Francisco, les " proteinaseous infectious particles " seraient des protéines infectieuses dénommées Prions. Il y aurait de bons prions chez toutes les espèces animales et les " prions pathogènes appelés Scrapie " (SC), terme correspondant à la traduction anglaise de la tremblante du mouton quand il est infecté par cette protéine pathogène. L'ovin atteint de cette maladie se frotte sur des objets pour calmer le prurit qu'elle provoque, d'où le vocable " Scrapie ".

On ne sait pas à quoi servent les prions normaux dans l'organisme. Cette méconnaissance pose un problème en plus de la difficulté pour 
savoir exactement à partir de quelle date les éleveurs n'ont plus été fournis en aliments contenant des farines animales pathogènes

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LA MALADIE DE LA VACHE FOLLE

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