Zone de Texte: Nous voyons que par la méthode « des petits pas », l’Europe s’est progressivement privée du politique, s’éloignant de la forme confédérale des États souverains avec droit de veto, reconnue au temps de De GAULLE et ADENAUER (Compromis de Luxembourg -1966 ).

Si le 29 mai 2005, le peuple a refusé le traité constitutionnel, il lui a été illégitimement imposé par un président, un gouvernement qui n’ont pas étés réélus, un parlement soumis aux partis qui donnent les investitures et ont trahi. Détestés, ils se sont déshonorés car, le peuple seul peut défaire ce qu’il a fait.

Depuis le partage du monde en deux entre STALINE et ROOSEVELT, amis de façade d’après la grande guerre, l’histoire de la construction de l’Europe comme du monde d’aujourd’hui, crée une cloison étanche entre le politique et l’économique, division imposée au nom du « laisser faire, laisser passer » conduisant à l’abolition des frontières, des États et même des peuples et leur civilisation. 

Mais depuis la parution de « La fin de l’Histoire » de FUKUYAMA en 1992, il ne reste en apparence du moins, plus qu’un seul maître du monde, puissance à laquelle se soumettent nos dirigeants interdits de conduire une politique indépendante, puissance ayant choisi le candidat que le peuple français a été invité à élire en 2017 en même temps des députés inconnus, incompétents, aux ordres.

Le peuple interdit de politique et privé des connaissances économiques qui pourraient réveiller l’instinct politique, est invité à participer à la commémoration de 1968 pour lui rappeler que le libertarisme lui commande de ne s’occuper que de lui-même, jamais du politique pour le bien commun, la politique étant forcément réservé à une Elite mercantile ou aux ordres, ayant prouvé sa capacité d amasser richesses et pouvoir.

 L’interdiction de nous occuper de la politique pour le bien commun fait de nous une colonie d’esclaves abêtis.

Pour parachever l’œuvre de destruction des nations et des peuples unis dans leur civilisation millénaire, à laquelle ils sont attachés, il est organisé une immigration massive dans le but de supprimer le sentiment identitaire national par le mélange ethnique devant, selon les promoteurs de ce plan, diminuer la qualité, les liens d’affection a la mère patrie. 

Est diabolisé tout rassemblement politique autour d’un projet de civilisation européenne dont le terme est interdit autant que celui de Patrie

Mais les peuples ne l’acceptent pas ainsi et si les plus courageux d’entre eux se révoltent au prix de leur avenir, par des discours et leurs écrits , « les sans dents » « les rien dans une gare » « les classes moyennes ruinées »   « les sans toit » « les immigrés » ayant abandonné leur pays en guerre enrichissante pour les fournisseurs, membres de l’oligarchie régnante, ou victimes de la misère économique, ou déséquilibrés mentaux enrôlés dans la violence mondiale voulue et organisée, se désintéressent de l’Europe au point de l’ignorer, et les citoyens ne comprenant plus rien, ne votent plus. 
C’est la fin du politique, voulue par l’oligarchie qui conduit les foules du monde et l’Europe : le problème est grave.

Lors de la conférence du 5 février 2017 au café politique d’AIX EN PROVENCE, Antoine de CREMIERS évoquait « La politique ou plutôt le politique, c'est-à-dire un domaine qui dans les sociétés anciennes se rattachait à une idée du bien commun ; et, c’est bien cette idée qui constituait le socle de toute réflexion en la matière qui a disparue corps et bien. Elle prenait en compte la nécessité d’assurer la transmission d’un patrimoine collectif qui était comme la colonne vertébrale d’une société donnée (DLRF : enseignant) en quoi consiste le bien commun d’une nation. Et c’est ordre, sauvegardé par l’autorité, qui permettait à la communauté d’exister. Ce patrimoine transmis, était, d’une certaine manière, le liquide amniotique dans lequel nous naissions, c’était notre héritage. Une version plus superficielle de ce bien commun nous conduisait tout simplement à respecter les us et coutumes de la société qui était la nôtre, à être attentifs à ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, bref à nous plier à cette décence ordinaire que défendait Orwell ». Et il rappelle la formule d’Hannah ARENDT «  lorsque le bien commun disparait, le politique disparait, et la société disparait » 

Antoine de CREMIERS poursuit : « Macron veut célébrer le cinquantième anniversaire des évènements du mois de mai 1968. Rien d’étonnant à cela. Mai 1968, c’est la rencontre et l’alliance du libéral et du libertaire, alliance qui définit bien notre président. À la suite d'une lecture erronée de Max Weber, « l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » l’école de Francfort, avec Adorno et surtout Marcuse  développe une critique à partir de l'acceptation pleine et entière de la thèse de Max Weber qui a conçu le capitalisme comme étant animé par une logique puritaine et ascétique condamnant le bonheur et le plaisir. C'est à partir de cette lecture que s'est développée une réhabilitation généralisée des plaisirs comme fondement de la contestation de la société bourgeoise, contestation qui devait  permettre de se libérer du capitalisme. C'est ainsi que dans les années 60, tous ceux, les mouvements étudiants en particulier, qui se proposaient d'en finir avec le capitalisme brandissaient deux livres : le petit livre rouge de Mao Tsé Toung, Eros et civilisation de Marcuse. Unis contre toute forme d'autorité, ils ont en fait permis au capitalisme de renouer avec sa nature profonde et libertaire hédoniste. C'est ainsi que la révolte libertaire a rencontré l’idée libérale. Et curieusement, sous les pavés il n'y avait pas la plage mais la libération des désirs et l’hyper consommation. Karl Marx ne s'était pas trompé. Dans le manifeste du parti communiste en 1848 il note que : « la bourgeoisie a joué dans l'histoire un rôle éminemment révolutionnaire. Partout où elle a conquis le pouvoir, elle a foulé aux pieds les relations féodales, patriarcales et idylliques. Tous les rapports bien établis avec leur cortège d'idées et de conceptions surannées et vénérables sont dissous… Toute hiérarchie sociale et tout ordre établi se volatilisent, tout ce qui est sacré est profané. » Et selon la formule canonique de Mandeville (La fable des abeilles ou les vices privés font la vertu publique) les vices, les passions, les pulsions et tout ce qui peut troubler l'ordre sont désormais utilisés, exploités à l'avantage du système. C'est ainsi qu'a été appliqué le programme mandevillien de désinhibition morale complète et de pleine acceptation des vices et tout en se croyant éminemment révolutionnaires et anticapitalistes les contestataires ont en réalité contribué à la pleine réalisation du programme originel du capitalisme. Comme le souhaitait Michel Foucault on allait enfin s'affranchir «des vieilles catégories du négatif, la loi, la limite, la castration, le manque, la lacune que la pensée occidentale a si longtemps sacralisés comme forme du pouvoir et mode d'accès à la réalité » À partir de là, tous les obstacles sont levés pour faire place à l'hédonisme moteur de la consommation. Il faut en comprendre les conséquences: Désormais, il faut laisser s’exprimer pleinement les passions humaines, notamment l'égoïsme où chacun défend ses intérêts privés, c'est la formule libérale ; et, pour que cette proposition de laisser faire les égoïsmes soient réellement mise en place, il faut casser l'État comme instance de régulation et de redistribution, chargé de ce que l'on appelait la chose publique. Il a donc fallu instituer un nouvel État qui s'est donné pour tâche de faire disparaître, y compris de manière violente, les lois modernes de Protection, du travail en particulier, les formes de solidarité comme les services publics, les formes socioprofessionnelles comme les syndicats et même les formes de la sociabilité primaire, villageoises, familiales et communautaires ».

« Mais la post modernité est, elle aussi, atteinte d'un mal incurable. Née du besoin impérieux de renoncer à toute unité normative morale et religieuse, et en même temps de la nécessaire impossibilité de se passer de quelque chose qui ressemble à des échelles de valeurs communes, elle n'a d'autre choix que la glorification du pluralisme qui réduit peu à peu le périmètre des points communs et pulvérise le lien social. La seule valeur doit donc rester le pluralisme des valeurs et tout ce qui pourrait le menacer doit être combattu. Le consensus, fruit de la discussion constitue donc le seul principe d'unité conciliable avec l’autonomie.» 

Au sujet du totalitarisme, Antoine de CREMIERS précise que « L’opinion, c’est la norme et de manière paradoxale, du moins en apparence « le crime de n’être pas comme les autres sera le dernier crime impardonnable dans un monde qui fait sans cesse l’éloge de la différence ».  NDLR : N’est-ce pas ce que nous avons vu lors de la présidentielle 2017 au profit du candidat de l’oligarchie?

Le marché prime: « dessaisissement au profit du marché. Loi Pompidou et indépendance des banques…Abandon des monnaies nationales » 
…
« Le marché auto- régulé et la libre concurrence sont érigées en loi quasi divine, projetant une vision du monde, prise dans la fatalité. Dernier échelon de la croissance et de la marche vers le bonheur, l'âge global instaure l'économie comme horizon indépassable de l'humanité. IL conforte l'imaginaire du « post- national » et porte au pinacle la déterritorialisation. On proclame la fin de l'État-nation et la sortie de l'histoire ». 
 
 Le conférencier cite Marcel GAUCHET ‘ « toute tentative de retour d’une quelconque hétéronomie doit être combattue » car « la liberté dite formelle est préférable dans tous les cas aux tyrannies bien réelles », et après tout, l’anarchie morale comme le disait si bien « l’inconstant Benjamin » « n’est en réalité que l’état naturel, désirable, heureux, d’une société dans laquelle chacun suivant ses lumières, ses loisirs, sa disposition d’esprit, croit ou examine, conserve ou améliore, fait en un mot un usage libre et indépendant de ses facultés. »

Évoquant le libéralisme, Antoine de CREMIERS constate « Son indifférence à l'égard du bien et du mal, du vrai et du faux, nous laisse dans la misère d'une liberté privée de son objet. Désormais, vainqueur de son concurrent par défaut, il apparaît pour ce qu'il est : anti politique, anti religieux, destructeur des sociétés et producteur d'un matérialisme qui le fait apparaître dans sa pleine vérité de marxisme accompli. Son succès lui confère une indéniable puissance de colonisation mentale ». 

Il observe aussi que pour le libéralisme « la prétention à définir un quelconque intérêt général différent de l'intérêt de chacun des membres d'une société n'est rien d'autre qu'une escroquerie intellectuelle et d'ailleurs, la notion même d'intérêt général-ou d'intérêt national-est totalement dépourvue de sens ». Pour le libéralisme, « c'est pour cette raison profonde que la mondialisation, si elle contribue effectivement à la destruction des État-nation, serait un bienfait pour l'humanité »

« Hayek fait ressortir les bienfaits de l'ignorance : le marché, en livrant par les prix des informations très limitées mais pertinentes est le ressort du seul ordre collectif qui soit compatible avec la complexité de la société et l'ignorance des agents. Pour ainsi dire sans effort, le marché comble la disproportion entre l'ignorance de chacun et la vérité du tout. Mais, cette vérité qui se forme à partir de l'interaction des perceptions individuelles ne peut émaner d'aucune instance supérieure ou extérieure au système, elle est intérieure au système et contingent »

Ainsi peut-on évaluer la philosophie, la mentalité de ceux qui dirigent le monde en colonisant l’Europe

NDLR; Si elle a lieu, la révolution sera celle « des sans dents » et  des « rien dans une gare » des « sans droits » des « sans travail » des « sans toit » «  des classes moyenne ruinées » et des « sans foi ni loi » mais, à la différence de nos discours et de nos écrits académiques, elle sera sanglante et atroce contre les hommes au pouvoir, peut être comme en 1791 ; ou elle serait vaincue par l’étouffoir du politique si les « sans dents »  les « rien » et les « sans rien » acceptaient leur mise en esclavage.

L’émancipation de l’économique sur le politique, à la façon ultralibérale libertaire, égoïste, matérialiste, dure depuis plus de 30 ans. 
Préférant éviter l’extrémisme redoutable, beaucoup de  citoyens se désintéressent de l’Europe et du politique, s’abstiennent de plus en plus de voter, ce qui renforce la dictature de l’oligarchie et ne règle pas la question.
Ce renoncement n’est pas d’aujourd’hui . Cinq articles parus dans Le Monde du 28 mai 1999, à 15 jours des élections européennes, montraient que l'Europe souffrait d'une méconnaissance effarante de la part des citoyens. C’était grave !
.  Cette constatation fut contrôlée par une enquête de Louis Harris dans un article signé Jérôme Jaffré, directeur du centre d’étude et de connaissance sur l’opinion publique : “ CECOP”.
Trois personnes sur quatre n’avaient jamais entendu parler des principaux Commissaires européens.
Deux personnes sur trois ne connaissaient pas le nom du Président de la Commission.
Neuf personnes sur dix ne connaissaient pas le nom du Président du Parlement européen.
Quatre ans après sa prise de fonction, le Président Santer était ignoré de 60 % des Allemands, 73 % des Italiens, 68 % des Anglais et 56 % des Français.
57 % des Européens déclaraient ne rien avoir lu, entendu ou vu, concernant la démission collective de la Commission européenne Santer.
Un Européen sur deux ignorait l'existence de la seule institution européenne choisie démocratiquement par le peuple (47 % des Italiens, 51 % des Espagnols, 58 % des Allemands, 69 % des Anglais, 60 % des Belges et 62 % des Français qui accueillent pourtant le siège du Parlement européen à Strasbourg).
Philippe Méchet, directeur des études à la SOFRES, constatait la faible participation aux élections européennes des jeunes et des femmes ainsi que de certaines professions dont les agriculteurs, employés, cadres, commerçants et artisans, les professions intermédiaires ; viennent ensuite les ouvriers, les inactifs et les retraités. 
L’auteur estime que l’électeur type est un homme plutôt âgé et cadre supérieur. Pierre Giacometti, directeur général D’IPSOS constate : «la difficile naissance d’une opinion publique communautaire ».
Zone de Texte: DEFI CONTRE LE DECLIN
Par Raoul louis CAYOL

On nous a longtemps caché que Jean Monnet et Roosevelt 
avaient décidé l’Europe dès 1940 
( fédération et commission ). 
Jean Monnet abandonna le projet qui fut repris par les fédéralistes.

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